Vous avez dit :« Dialogue social »« Entreprise citoyenne »« Développement Durable » 05 05 08

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Vous avez dit :

« Dialogue social »

« Entreprise citoyenne »

« Développement Durable »

 

Quelques éléments sur le début 2008

http://spdphumanite.over-blog.com/

 

Impossible d’avoir une réunion DP en janvier 2008 alors que la réunion mensuelle est obligatoire. Mais au-delà de la loi, du formalisme, la question qui est posée à la SPDP/Humanité est le manque, orchestré avec obstination par la direction, d’un vrai dialogue social respectueux, ouvert, dynamique, responsable, durable, offensif, à la hauteur de l’histoire du journal et des valeurs qu’il sert quotidiennement…

 

Nous n’avons pas la possibilité d’échanger sur aucun problème que nous rencontrons sur le terrain, dont vous nous demandez de nous faire l’écho.

 

Se rapporter aussi à l’état des négociations salariales. Après trois ans de demandes incessantes, elles ont enfin commencé, seulement après intervention de l’inspection du travail (voir compte rendu) mais…à quand la suite et une fin prenant en compte les conséquences de toutes absences d’une seule augmentation, d’un seul bouger sur nos rémunérations, nos conditions de vie et de travail…

 

Une réunion DP en février, une en mars, et il a fallu une nouvelle interpellation de l’inspection du travail pour que celle d’avril puisse avoir lieu (dans de très mauvaises conditions… à 11 heures 30…).

 

Sur tous les sujets la même réponse : « Nous n’avons pas d’argent…vous voulez la mort du journal. »

 

Cela en devient caricatural. C’est tout autant affligeant.

 

Et maintenant y est rajouté le manque de temps (déménagement du journal) alors que dans le même mouvement, les lettres recommandées pleuvent, les avertissements aussi, les convocations au siège se multiplient…

 

Père fouettard est-il de retour ? N’a-t-il pas d’ailleurs toujours existé ? Connaît-on une autre façon de diriger et de motiver les hommes ? On n’a pas le temps, pas d’argent pour amorcer, construire un vrai dialogue social constructif mais on en a pour stigmatiser, pour harceler avec des conséquences assez grave (Voir la rubrique de l’Huma de chaque mardi intitulé « Souffrance au travail : L’épidémie invisible »)

 

Elle n’est pas plus lisible, cette épidémie, pour le corps des abonneurs. Mais peut-être existe-t-elle ?

 

Surtout pour ceux qui se voilent la face. (Ou pour ceux qui détournent le regard)

 

Combien d’arrêt de travail ? Combien d’accidents de travail ? Combien de baisses de production inexpliquées ????

 

Et combien de ménage en difficultés financières ? La moyenne de salaire net continue de baisser pour l’année 2007. Elle est de 1611 €uros net imposable auquel il convient de retirer des « frais de vie » dus à la spécificité de notre fonction et qui sont de plus en plus importants. Ce n’est qu’une moyenne… nombre de producteurs ont environ 1000 €uros nets auxquels il convient toujours de retirer des « frais de vie ».

 

Est-ce décent ? Qui peut vivre et faire ce travail avec ce type de revenu ? Qui pourrait oser envoyer des commerciaux sur le terrain dans ces conditions ? (Tous les mardi, notre crainte est de découvrir que nous sommes à la une de la rubrique « Souffrance au travail : L’épidémie invisible » du journal dont nous sommes les ambassadeurs.

 

Solution : Rediscuter des objectifs en tenant compte des évolutions sectorielles, sociales, politiques, sociétales, économiques, conjoncturelles et structurelles...

 

Alors…

 

Alors, nous sommes, encore et toujours, dans une impasse… face à un blocage de la direction qui parfois dépasse tout entendement, toutes logiques, toutes compréhensions, toutes cohérences...

 

Un exemple parmi tant d’autres (cela en devient banal) : Dernière réunion des DP du 29 avril. Chacun a eu connaissance de l’ordre du jour qui était important, qui se nourrissait de la réalité, du vécu de l’exercice de notre travail qui s’aggrave quotidiennement, qui se voulait réactif… Imaginez, madame la DRH qui est aussi la gérante, entrain de lire les questions et de répondre à chacune d’entre elles « NON ». Nous vous passons le ton, les expressions. Ce n’était même pas une parodie de dialogue social. C’était du « monologue social » pour ne pas dire « anti-social ».

 

Aucun dialogue social digne de ce nom, respectueux des interlocuteurs, de chacun des producteurs, de tous les producteurs.

 

Et cela dure, et cela change de forme… et souvent les échanges, les modes de management adoptés frisent la violence, et parfois ils sont vécus comme violents (pas du côté de ceux que vous pourriez penser),… et d’autres fois cela explore les voix de la "patéthie", de la condescendante..., et cela essaie toutes les stratégies : menaces, flatteries, railleries; mensonges, manipulations, répressions, mises en concurrence, dénigrements, discriminations syndicales et/ou professionnelles, utilisations de « radio moquette », provocations, délations…

 

Pour revenir à notre propos, la situation que nous vivons est sous le signe d’un double échec :

 

  • L’un, évident depuis longtemps, est le non développement du journal (mise en péril de notre outil de travail et de l’existence d’un quotidien libre et indépendant dans le pays).

 

  • Mais aussi l’autre, tout aussi effroyable, est les relations sociales qui y sont mises en œuvre (du moins pour ce que nous connaissons le mieux : le service diffusion) Sommes-nous les seuls à être aussi maltraités ?

 

Le résultat est qu’à l’heure actuelle la situation est dans l’impasse.

 

Cela ne peut signifier qu’une chose : non pas qu’il n’y a pas de route pour s’en sortir, mais que l’heure est venue d’abandonner toutes les vieilles et/ou mauvaises routes. Toutes celles qui ont mené à la situation désastreuse actuelle qui se traduit par le blocage de toutes évolutions sociales.

 

C’est assez dire que, que pour notre part, nous ne voulons plus nous contenter d’assister à la politique des autres, au piétinement des autres, aux combinaisons des autres, aux rafistolages de consciences ou à la casuistique des autres.

 

L’heure de nous-mêmes a sonné.

 

Dans l’intérêt du journal, dans l’intérêt de tous ceux qui le servent, dans l’intérêt de ceux qui le lisent, dans l’intérêt de ceux qu’il salarie.

 

Il faut mettre les choses à plat :

 

  • Quel est le coût présent, réel, d’acquisition d’un abonnement dans les conditions politiques, sociales, économiques…actuelles ? Comment sortons-nous de la spirale infernale d’un déficit annoncé, chronique, exponentiel…et anachronique qui ne respecte aucune règle de gestion économique saine, qui relève de la « mauvaise gérance »… ?

 

  • Comment a évolué ce coût depuis la création de la SPDP ? A quel niveau, et comment la SPDP a présenté cette évolution à l’Humanité ? (Comme tout fournisseur à son client qui en l’occurrence est unique) Comment le journal a pris en compte cette situation, cette évolution ? Comment et à quel niveau le journal rémunère ce service rendu et essentiel à son avenir ?

 

  • Quel devrait être le coût normal, de revient, pour l’acquisition d’un abonnement en prenant en compte l’évolution du pouvoir d’achat et les principales demandes des abonneurs qui permettraient d’introduire de l’équité entre tous les salariés qui concourent à l’avenir du journal l’Humanité ?

 

Peut importe la forme, le lieu, le jour, l’heure, peu importe le ou les interlocuteurs… un vrai échange et en suivant une vraie négociation doivent avoir lieu… dans la transparence, dans le respect… POUR AVANCER HONNETEMENT, D’UN MÊME PAS, D’UN PAS EGAL…

 

Plus de dominant, plus de dominé.

 

Plus de rapport de type  « dominant à dominé »

 

Aimé Césaire écrivait dans sa lettre adressé à Maurice Thorez, le 24 octobre 1956, « …la vraie nature des rapports entre le pouvoir de l’état et la classe ouvrière dans trop de démocraties populaires, rapports qui nous font croire à l’existence dans ces pays d’un véritable capitalisme d’état exploitant la classe ouvrière de manière pas très différente dont on use avec la classe ouvrière dans les pays capitalistes… »

 

Chacun est à même de tirer des enseignements et de décliner cette pensée, la où il est, là où il agit…et même dans notre journal l’Humanité.

 

Il faut vraiment mettre les choses à plat.

 

Il faut dépasser l’actuelle posture qui blesse des êtres humains des deux côtés, qui dessert les intérêts du journal et les nobles idées qu’il sert, que nous servons.

 

Et en attendant :

 

  • La prochaine réunion DP se déroulera le 23 mai
  • La date de la prochaine réunion sur les négociations salariales n’est toujours pas fixée. Ce jour là, nous espérons que Monsieur le directeur financier pourra nous donner des explications sur les chiffres des bilans passés, sur le présent et sur l’avenir.
  • La date de l’audience avec Monsieur Le Hyaric n’a toujours pas été arrêtée.
  • Monsieur Terrol, l’actuel Directeur va quitter l’entreprise.
  • Certains producteurs continueront peut-être à recevoir des courriers.
  • Un nouveau processus électoral sera amorcé pour procéder au remplacement d’un délégué du personnel qui a démissionné, notre camarade Roland Agnoux, à qui nous continuons de penser fortement et à qui nous transmettons tous nous vœux.
  • Quotidiennement, nous continuerons à produire des abonnements dans des conditions qui sont loin d’être optimales pour toutes les raisons que chacun connaît et que nous n’arrivons pas à faire modifier, à bonifier, à optimiser…faute d’interlocuteurs à l’écoute, par manque de professionnalisme…

 

Et en attendant :

 

Après un 1er mai revendicatif, s’annonce un mois de mai très agissant : 15 mai, 22 mai…et peut-être que la direction du journal entendra la réalité de ce qui monte du terrain, dialoguera, prendra en compte ce que chacun des producteurs porte individuellement et collectivement…

 

           Jean LAMY                                                                                                                                        Jacques LAUR

          Délégué du Personnel CGT                                                                                                                 Délégué syndical CGT                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              SPDP/HUMANITE                                                                                                                           SPDP/HUMANITE

                                   Le 5 mai 2008

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